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Siège de la Banque mondiale
La Banque mondiale revoit à 2,8 % la croissance de la région MENAAP en 2025, grâce au Golfe, mais abaisse ses prévisions 2026 en raison des conflits et de la chute pétrolière. L'Iran, sous sanctions, verra son PIB se contracter, tandis que le Liban reste en attente d'actualisation. Les crises humanitaires et géopolitiques freinent la région.
La Banque mondiale a publié le 7 octobre de nouvelles prévisions économiques pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MENAAP), à l'issue des assemblées conjointes avec le FMI prévues du 13 au 18 octobre à Washington.
Elle revoit à la hausse la croissance du PIB régional à 2,8 % en 2025, contre 2,6 % en avril, grâce à une reprise plus rapide que prévu dans les pays du Golfe (retrait des coupes pétrolières) et à une dynamique dans les pays importateurs de pétrole, portée par la consommation, les investissements, l'agriculture et le tourisme.
Cependant, les conflits en Syrie, au Yémen, au Liban, en Cisjordanie, à Gaza et en Afghanistan, ainsi qu'en Iran, continuent de peser, provoquant des crises humanitaires, des déplacements massifs et des contractions économiques, avec des effets en cascade (réfugiés, insécurité) sur les pays voisins.
Reprise fragile, freinée par les guerres et les sanctions
Pour 2026, les perspectives s'assombrissent, avec une révision à la baisse non précisée, liée aux conflits et à une baisse de la production pétrolière, notamment en Iran et en Libye. L'économie iranienne, frappée par des sanctions renforcées (embargo de l'ONU rétabli en septembre après des bombardements israéliens et américains sur ses sites nucléaires en juin), devrait se contracter de 1,7 % en 2025 et de 2,8 % en 2026, inversant la projection d'une croissance de 0,7 % prévue en avril.
Cette dégradation reflète une chute des exportations pétrolières et de l'activité non pétrolière, aggravée par les tensions avec Téhéran. Cette contraction « reflète une baisse à la fois des exportations pétrolières et de l'activité non pétrolière dans un contexte de sanctions renforcées, y compris la réimposition de sanctions de l'ONU, et des perturbations suite au conflit de juin », ajoute l'organisation.
Les pays exportateurs de pétrole en développement subissent aussi un ralentissement marqué, tandis que la Banque mondiale n'a pas encore mis à jour sa prévision de 4,7 % pour le Liban en 2025, dans un contexte de crise persistante.
Ces ajustements soulignent les défis régionaux : les gains économiques des pays du Golfe contrastent avec les pertes des zones en conflit, où la reconstruction reste bloquée, notamment en Syrie et au Sud-Liban. La région voit ses perspectives freinées par l'instabilité, les sanctions et les répercussions des guerres, notamment à Gaza, où le plan Trump suscite des incertitudes. Dans ce cadre, la Banque mondiale appelle à des investissements ciblés, mais les tensions géopolitiques, comme celles avec l'Iran, compliquent les perspectives à moyen terme.